Françoise Cholé

Céramique, raku et porcelaine

J’aime cet objet qui tient dans la main, celle qui le façonne et celle qu’il invite à le saisir.
J’aime sa modestie, son apparente simplicité, le fait qu’il passe de main en main, que ce soit un objet du quotidien. Mais le bol, objet céramique par excellence, est en fait un objet complexe qui condense l’essentiel des questions qui se posent au céramiste : comment tenir debout, rester en équilibre, les pieds sur terre ?

Comment sortir la lèvre de l’eau, comment respirer, comment circuler entre dedans et dehors, rester en mouvement… ?

Les pieds sur terre, la tête dans les étoiles et le corps en mouvement, c’est peut-être ça un bol ?

Il en faut peu pour l’alourdir, l’encombrer, le cerner, en faire un objet presque mort déjà, un objet en plus, de plus, un parmi les innombrables autres. Alors essayer de ne pas trop en dire, ne pas trop en faire… se tenir au bord, tenir bon et s’entretenir avec la terre.

“Le céramiste, s’il est artiste, veille à ne pas fabriquer des objets, mais des anges” dit Camille Virot.

Voilà la tentative… S’essayer à donner des ailes au bol et en faire plus qu’un objet, une sculpture céramique du quotidien.